Cascade
Au bout du chemin qui passe devant la maison,
je veux dire, vraiment tout au bout du chemin de l'Allier,
il y a une cascade qui plonge d'une quinzaine de mètres.
C'est beau et rafraîchissant. Il y a des endroits, des bâtiments,
des objets qui doivent absolument devenir des sujets de gravure.
Je n'y peux rien, c'est un besoin impossible à contenir. C'est une
cascade qui contient l'image parfaite d'une cascade.
Je me suis donc posé à ses pieds avec 6 plaques de linoléum format
carte postale ; j'ai dessiné sur la première puis scotché la suivante en
dessous pour continuer le dessin. Dans l'idée, j'aurais pu coller un nombre
plus important de plaques, mais j'ai pensé au format de ma presse et 6,
c'était possible de les imprimer en une fois, en deux colonnes de 3.
Ci-dessus, les 2 premières plaques supportant l
une partie du dessin au feutre.
Ma première intention était de faire cette gravure en "planche
perdue", en commençant par le passage le plus foncé, pour finir
par l'eau, bleue et blanche. Je pense que ça ne fonctionne qu'avec
un encrage parfait (pour ça, j'ai utilisé ma FAG, presse semi-auto)
et des encres très couvrantes, donc des encres typo (ou offset).
Le premier passage, donc, pour les rochers, chocolat foncé :
Par dessus, une fois ce passage bien sec, un ocre très clair ;
Ici, on voit donc le second passage, mais pas encore
superposé sur le marron foncé. Ce qui apparaît ici en blanc
apparaîtra en marron foncé lors de la superposition. Les traits
de bic que l'on voit sont mes prévisions de couleurs pour les passages
suivants. Lorsqu'on superpose l'ocre clair sur le marron, on obtient :
A ce stade d'impression, évidemment j'ai très peur parce que je ne vois
pas trop bien ce qui va se passer ensuite. J'hésite à me précipiter du
haut de la cascade, et puis non, on va continuer juste pour voir.
Ces 2 passages sont censés matérialiser les rochers. Maintenant, il me
faut un peu de verdure. Notez que comme je veux que mes derniers passages
représentent l'eau, je vais devoir "épargner" les zones d'eau tout le long du
processus, ce qui fait que ces zones prendront toutes les couleurs successives
avant de recevoir leur valeur finale. Donc après le marron et l'ocre clair :
du vert :
On voit bien, sur la gauche, les lignes verticales
qui deviendront l'eau. Les zones blanches, une fois
superposées au 2 premiers passages, resteront
marrons et ocres.
Comme je trouvais que ça manquait de contraste, J'ai
ensuite imprimé un 2ème vert pour densifier un peu la
flore qui allait entourer l'eau. Malheureusement, je n'en ai
pas gardé d'épreuve, il faut me croire sur parole en attendant
de voir l'état final. Donc après les deux marrons et les deux verts,
viennent enfin les couleurs de l'eau. D'abord le bleu :
En réalité, voici ce qu'il reste des plaques :
Puis enfin, vient un mélange de blanc et de vernis, qui vient conclure
cette série de 6 passages couleurs :
Et comme ce n'est quand même pas un format
très pratique à présenter ou à envoyer chez vous
je l'ai placée dans un petit écrin typographique
qu'on peut admirer ici :
une linogravure de Quentin Préaud en 6 plaques perdues sous une pochette typographique. éditions Draw-Draw, 2020, format plié : 15 x 10 cm,…
https://vimeo.com
Bien sur, on peut avoir très envie d'accrocher ça
dans sa bibliothèque ou n'importe où chez soi.
Et c'est tout a fait abordable.
Cascade, linogravure en 6 couleurs
de Quentin Préaud, sous pochette
typographique, 50 exemplaires
numérotés & signés par l'auteur.
20 € (+ frais de ports).
On peut passer commande à :
eldrawdraw@gmail.com
Et pour le plaisir,
une petite photo de "l'Yves",
la FAG 405 des éditions Draw-Draw,
baptisée suivant le nom de son
précédent conducteur, Yves Carreau.