Ma tante en avait
Ma Tante en avait.
C'est triste, très, trop triste de se dire qu'on
ne discutera plus de
Michel Rocard, des Who, du cirque, des voitures
japonaises, des bergers allemands, des Allemands,
des fleurs et jardins, de la famille et des lourdes
hérédités, de la génétique, de Donald Westlake,
de Richard Stark et Philip K. Dick, des nougats,
de Nougaro, de la Provence et des fachos et des
beatniks, de la rivière Amour qui pue et de l'éducation
des enfants, de mon père, du sien, du tien, des mères,
de la mer, du Saint Esprit et de ce qu'il en reste,
de Daniel Cohn Bendit (et de ce qu'il en reste), des
hallucinogènes et des space-cakes, de Woodstock et
des stock-options, du Parrain (le film) et de la mafia
(la vraie) de la juste cuisson des carbonnades à la
flamande, des Simpsons et de l'Avenir.
C'est triste, très, trop.
Mais pour me consoler, je me dis que c'est
encore plus triste pour tous les gens qui n'ont
jamais eu l'occasion de parler avec toi.
Parce que ma tante Chantal, elle en avait,
de la discussion !