La Fag de l'Ombre
Souvent, lorsque des gens visitent mon atelier,
on me demande d'où vient tout le matériel que j'entasse, que je collectionne
et que j'utilise, bien sur.
Caractères, de plomb ou de bois, interlignes, châssis,
typomètres, galées, interlignes, filets, coupoirs, taquoir,
composteurs, chien d'imprimerie, burette à huile,
marbre et meubles de rangements, massicots,
brucelles, spécimens de caractères et bien sur... presses.
Presses à épreuves typographiques, presses taille-douce, de toutes formes et de toutes tailles,
du jouet éducatif Nathan à la presse de 750 kg.
Ce que je répond, c'est que la plupart du temps,
il s'agit d'histoires de rencontres et d'amitiés. Le métier me passionne et ceux qui le pratique
ou qui l'on pratiqué ont toute mon estime.
C'est Catherine Gillet, une amie graveur, qui a donné mes coordonnées à Joëlle Labiche,
dont le compagnon graveur Yves Carreau, venait de rendre les clés.
Son atelier contenait un certain nombre de presses, et Joëlle
voulait dédier la pièce aux travaux d'Yves,
en donnant son matériel à des gens qui pourraient en avoir l'usage.
Il aura fallu l'aide et la gentillesse de Renaud Caillat, de la Manufacture d'Histoires Deux-Ponts,
à Grenoble, qui a bien voulu faire descendre ma future presse
en même temps qu'une très belle et très imposante Stanhope (presse à bras en fonte),
et l'aide de nombreuses personnes ici, à Pont-de-Barret, pour qu'enfin,
je puisse actionner la manivelle de cette splendide presse FAG, modèle control 405.
Pour la petite histoire, et puisque j'imagine qu'il y a prescription, sachez que le service comptabilité
de la ville d'Orléans avait cédé cette presse à Yves Carreau "sous le manteau",
bien que l'image littéraire soit étrange, 750 kg sous le manteau,
hum, bref, disons que cette presse et une autre, qui logeaient
à l'imprimerie municipale, devaient partir à la casse. Comme elles avaient été largement amorties,
personne n'a vu d'objection au fait qu'elles continuent leur chemin chez Yves & Joëlle....
La seule chose qui me manque, c'est un mode d'emploi en français.
A bon entendeur...